Né à Pescia en Italie, une petite jolie ville dans les collines toscanes, je suis attiré depuis mon enfance par les mystères de la nature, la beauté de l’art et l’ingéniosité des technologies humaines. Inutile de dire qu’au départ, les relations avec les compagnons d’école et les « copains » n’étaient pas ma tasse de thé. Mais la « trieuse » implacable de la vie m’a amené à faire des choix et à transformer la frustration initiale apportée par les relations humaines en une irrésistible curiosité de la découverte de l’autre.
C’est l’informatique et ses sciences associées, qui, au départ, ont joué un rôle important dans la satisfaction de ma soif de créativité (1975-1989). Même si cela a mis en sourdine mon élan pour l’art et la nature, cela a été compensé par une vie à l’international, riche en découvertes de différentes façons de vivre et de relations avec des gens aussi différents que semblables dans l’âme. Un passage dans les boîtes de conseil à la réorganisation des entreprises m’a appris l’écoute et le dialogue pour résoudre les problèmes de performance qui, à la racine, sont souvent dus au manque de collaboration entre les acteurs d’une entreprise (1989-1995).
Les expériences dans les entreprises pharmaceutiques m’ont permis de me familiariser avec le développement de médicaments et de constater que le langage n’est pas une barrière à la collaboration (1995-2002). Mais il est difficile d’oublier son premier amour, la science, qui m’a paru un choix naturel après les pharma. Vingt ans de recherche en bio-informatique en biologie et clinique du cancer, passés en France entre le CEA, l’Institut Curie et l’Institut Bergonié, en témoignent (2002-2021).
Travailler dans la recherche contre le cancer n’a pas toujours été un rêve, mis en danger par le manque de ressources et pollué par les relations humaines toxiques. En dépit de cela, et en plus des avancées scientifiques, j’ai pu bâtir une vraie expérience de travail collectif, en contribuant à la mise en place de Réunions de Concertation Pluridisciplinaires autour de chaque patient hospitalisé, qui ne sont qu’une première expression de ce que devrait être une démarche collaborative entre soignants pour le bien du patient.
C’est en 2021 que la nécessité de comprendre les véritables causes des pathologies chroniques est devenue une motivation inarrêtable. Et comment les prévenir ? Cela m’a poussé, entre autres, à partir « en retraite ».
Depuis ce moment, les échanges avec mes amis nutritionnistes et médecins fonctionnels en France et en Angleterre m’ont permis de formaliser un modèle de plateforme digitale, PreveDiM, dont le but est d’intégrer les patients, les différents métiers médicaux, la chaîne alimentaire primaire, les thérapeutes du bien-être et les assurances santé dans la chaîne de valeur des activités de prévention des maladies chroniques. J’ai d’ailleurs présenté ce modèle à la pépinière Future of Health à Lausanne, qui a considéré, à juste titre selon une évaluation business, que le projet était encore immature.
J’ai quand même mûri. Ce que je considère aujourd’hui comme facteurs clés pour la prévention et le soin des maladies chroniques sont : le vrai travail collaboratif, intégré et personnalisé de la part du corps médical entourant le patient ET le travail de l’individu sur soi-même, accompagné par les soignants, pour se rendre responsable de la prévention et de la prise en charge de sa santé. Sur ce dernier aspect, et pour l’avoir vécu personnellement et dans ma famille, je suis intrigué par ces questions :
- Pourquoi le cerveau humain, aussi plastique et adaptatif soit-il, n’est-il pas capable aujourd’hui de rebondir et de s’activer pour changer son style de vie lorsque les signes précurseurs d’une maladie chronique deviennent évidents ?
- La brutalité de notre société ne peut être une justification ultime. Le même cerveau qui a mené homo sapiens à survivre en dépit de toute compétition avec l’environnement pendant des millions d’années ne devrait-il pas être capable de ne pas subir les pressions sociétales et de rebondir ?
- Comment peut-on donc aider notre cerveau à surmonter tout cela ?
A ce propos, je suis en train d’explorer comment aborder ces questions ambitieuses en passant par un mastère et une thèse en neurosciences.
La découverte sur LinkedIn du réseau d’ETP en Suisse m’a donné envie d’en savoir plus. Je vois l’ETP comme un processus de référence, un chantier d’innovation à ciel ouvert, qui, intégrant patients et soignants, permet d’étudier et d’implémenter des façons nouvelles, meilleures et plus humainement acceptables de suivre et de gérer la santé de chacun (y compris les soignants). Voilà donc pourquoi je me suis rapproché de l’association ETP-Romandie.
Je suis à votre écoute pour explorer quel type de chemin parcourir ensemble.